Village et patrimoine

 

Pour qu’un lieu ait une âme et une histoire, il faut qu’il ait souffert des passions et joui des bonheurs des hommes. Ce souffle, on le sent quand on prend le temps de découvrir Marmanhac.

 

Plus de mille ans d'histoire au fil de l'Authre

Ici, c’est plus de mille ans d’histoire qui s’écoutent au fil de l’Authre et c’est en musardant sur les chemins et dans le bourg que l’on découvrira des indices que les textes ont gardés.

C’est ainsi que nous connaissons les débuts obscurs mais attestés dès le Xè siècle pour ce qui est de Roquenatou. Sa première apparition dans un écrit, c’est au XIè siècle avec un personnage, Pierre de Roquenatou, châtelain. On y est : un nom, un lieu, une histoire qui commence.

Auparavant, les biens du lieu appartenaient à Saint Géraud d’Aurillac, mort en 909. On a avancé l’hypothèse qu’un des habitants du lieu aurait épousé la sœur de l’illustre aurillacois, Avigerne. La légende, en ces temps reculés, supplée parfois l’histoire. Toute légende est née d’une observation, d’un regard, d’une vision.

 

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L'origine du village

L’église primitive de Marmanhac a dû exister bien avant. Quant à l’origine du nom de Marmanhac, rien n’est vraiment sûr. Lieu de marécages, comme pourrait le laisser penser l’environnement du site vers ce que l’on appelle aujourd’hui La Campagne, non donné par un envahisseur d’une tribu venue des pays hongrois d’aujourd’hui, tout cela reste encore incertain. Le plus vieil acte concernant la région de l’Authre remonte à 930 dans la donation d’un certain Bernard qui concède à l’abbaye de Conques certains biens dont sa villa nommé Roaria et sa villa nommée Monte Meiano sises in pago Artintia in ministerio Acteracense. Le pagus Artintia serait le pays de l’Authre.

Puis les lieux adoptés déterminent les hommes qui ensuite, deviennent les hommes d’un pays. La géologie et la géographie d’un pays éclairent les caractères d’une région.

Quand les éléments sont domptés, c’est la transmission et l’éducation qui vont améliorer les conditions de vie, le rôle des générations comme flambeau que l’on passe entre vieux et jeunes. C’est comme cela qu’un pays s’adapte. Enfin, il s’ouvre vers les autres, élargit son territoire, parfois pacifiquement, plus souvent par les conflits quand des intérêts deviennent contradictoires.

 

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La commune à l'ère féodale

C’est l’histoire qui va alors construire l’identité de la commune. L’histoire, c’est celle des conflits, des guerres, des ruines et des reconstructions. Entre deux combats, il faut aussi organiser la vie d’abord religieuse, puis sociale selon un principe qui a unifié les territoires : le régime féodal. Les premières familles importantes vont voir le jour avant que les premiers grands fléaux s’abattent sur le pays.

La première épreuve va très vite arriver, la Guerre de Cent Ans. Ce fut un épisode douloureux pour Marmanhac et la destruction du site et du symbole  qu’était Roquenatou a laissé la petite communauté meurtrie et la reconstruction, autant que matérielle, a été spirituelle. Les méfaits du Capitaine Derrier, mercenaire au service des Anglais, ont ruiné la château primitif de Roquenatou, où déjà se trouvait une sorte d’hôpital et un village plutôt actif.

 

Le deuxième fait notoire qui a profondément transformé Marmanhac, ce sont les guerres de Religion, pendant lesquelles Roquenatou, encore une fois, fut rasé.

Comme tous les deux cents ans, un malheur revenait frapper Marmanhac, celui des excès de la Révolution a fracturé moins les lieux que les mentalités et les blessures ont été profondes.

Cette histoire, fort riche a aussi été celle des femmes et des hommes qui se sont succédé pour nous laisser en héritage un patrimoine et des personnages. Les différentes reconstructions et améliorations depuis que le pays a retrouvé le calme, en sont de nos jours les témoins.

 

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Patrimoine architectural

Marmanhac s’enorgueillit d’avoir hérité de cette longue histoire de belles demeures : les châteaux de Sédaiges, qui appartient à la même famille depuis le XVè siècle (ouvert au public), de la Voulte, du Fau (où Emile Duclaux avait un laboratoire), d’Estang, l’église, la chapelle de Roquenatou, les nombreuses croix des chemins, un patrimoine architectural qui mérite le détour.

Notre commune permet aussi à tous ses visiteurs, de parcourir les paysages qui embellissent les lieux d’Histoire avec son sentier de la « Vallée des Poètes ».

 

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Les grands noms

Et puis il y a les grands noms qui ont donné à Marmanhac un renom dont nous sommes aujourd’hui les dépositaires et les héritiers. Pour aller vite, quelques noms célèbres :

Pierre de Cambefort (dit Pierre le Docte) né vers 1580, était fils d’un conseiller au Présidial d’Aurillac, seigneur de Niossel (Niocel) a écrit quatre ouvrages essentiels : « la vie de Saint Géraud », « l’Apologie de Gerbert », « la vie de François de Rastignac, chef royaliste du Haut-Pays contre les Ligueurs » et « Mémoires sur mon temps ». Textes perdus mais cités ultérieurement et qui attestent de leur authenticité.

Et puis cette période foisonnante : Emile Duclaux, disciple de Pasteur, qui installe un laboratoire au Fau en 1877 ; la naissance d’un vaste foisonnement créatif, né au tournant du XXè siècle, qui prendra en 1941 le nom de « Vallée des Poètes » (Camille Gandilhon Gens d’Armes) d’où émergera Fernand Prax, le poète de Mézergues ; la création en 1952 du prix Jean-Cibié, habitant de la Bessouille qui fera de ce prix littéraire un rendez-vous très prisé et qui eut pour lauréats : Marie-Aimée Méraville, Jean Anglade, Jean-Marie Gaston (entre autres), excusez du peu… Ce prix s’éteindra en 1998. Marmanhac a su aussi prendre le pari de la culture, ce qui en fait aussi sa particularité, le Salon du Livre aujourd’hui perpétue cette tradition.

 

Voilà donc la commune de Marmanhac. Entre histoire, architecture, science, poésie et espaces naturels, tout le monde ici y trouvera matière à découverte et enrichissement. Un survol de ce qu’une commune peut offrir à tous les curieux.